Fin du super plombé = fin de la voiture ancienne ?

 

Ca y est ! Nous y voilà ! Le moment tant redouté est finalement arrivé: il n'y a plus de super plombé.

Adieu les balades en DS, nous n'avons plus qu'à les conserver religieusement dans des musées, telles des reliques, témoignages de toute une époque hélas révolue... Snif snif !!!!

Voilà peut-être la première réaction qu'auraient pu avoir certains d'entre nous, pensant qu'en dehors du plombé, point de salut pour nos chères DS...

Mais STOP ! Arrêtons ici ces considérations par trop désespérées et puériles et remontons d'abord à l'origine du problème : Pourquoi le plomb dans l'essence ?

En fait de plomb, il s'agit plutôt de Tétraéthyle de plomb, appelé TEL, dont les principales propriétés sont les suivantes :

            1) Abaissement du pouvoir détonant de l'essence ;

            2) Meilleure lubrification des pièces en mouvement à hautes températures ;

            3) Protection thermique des soupapes et de leur sièges et par conséquent, meilleure  étanchéité.

Enfin, de manière générale, de procurer un meilleur rendement du moteur.

La découverte des propriétés du TEL dans l'essence remonte aux années vingt, cependant son application ne se fera en pratique qu'au début de la 2ème guerre mondiale.

A l'époque, les indices d'octane étaient relativement bas (69 pour l'ordinaire et 78 pour le super), et leur amélioration constante au fil des années a entraîné une baisse en proportion du TEL (0,7 g/l en 1939 contre 0,15 g/l en 1999), soit une part relativement infime comme vous pouvez le constater.

La principale conséquence négative de l'absence de TEL dans l'essence est le problème de récession des soupapes d'échappement. Ces dernières, privées de l'action protectrice des particules déposées sur leurs têtes ainsi que leurs sièges, vont s'endommager à cause de :

            1) La chaleur intense en phase d'échappement créant des micro-soudures puis des arrachements entre tête et siège de soupape ;

            2) La force d'impact accrue de la soupape sur son siège ;

            3) Une abrasion du siège lors de la rotation de la soupape, dûe aux résidus de métal arraché.

Ces trois facteurs conjugués créant à  la fois un enfoncement de plus en plus profond de la soupape dans son siège, tout en la "grillant" et en provoquant à la longue un risque de serrage et de casse de celle-ci.

Que faire pour y remédier ? Tout d'abord rappelons que la France est l'un des derniers pays d'Europe à supprimer le plomb dans le carburant. Par conséquent, beaucoup de nos voisins ont déjà servi de cobaye pour nous, et ce depuis plusieurs années. Forts de leur expérience quotidienne, ils sont pour nous d'un grand conseil, d'autant plus que pour certains d'entre eux, comme le Royaume-Uni, la voiture ancienne est une vraie culture, un mode de vie dont on est fier et que personne, surtout pas le gouvernement, montrera du doigt. (Comme quoi chez nous, il y a encore du chemin à faire !)

Les solutions ? Principalement au nombre de trois :

 1) La fiabilisation des soupapes, sièges et/ou de la culasse: la plus onéreuse, mais la plus définitive aussi, si on est d'accord d'y mettre le prix.

2) Les additifs de substitution du TEL : certaines stations service les incluent déjà dans le SP98 à la pompe, tandis que d'autres proposent leurs propres produits à rajouter séparément (généralement munis d'un doseur, permettant une utilisation pour 500 l de carburant, par ex.).

D'autres produits existent dans le commerce spécialisé, qui ne dépendent d'aucun pétrolier.

A noter également qu'un certain nombre de pétroliers ont décidé de mettre en service depuis le 1er janvier dernier, un SP98 additivé au potassium, qui devrait durer jusqu'en 2003-2005.

3) Les catalyseurs de carburant : se présentant sous la forme d'un cylindre métallique et placés en amont du système de carburation, ils transforment la structure moléculaire du SP98, procurant un plus grand rendement du moteur, allié à une protection des sièges de soupapes. Il en existent de plusieurs marques dont l'un, "FUEL SAVER" présent depuis plus de 20 ans sur le marché et largement réputé dans le monde entier, vient récemment de passer à la loupe (Cf. "Rétro Passion", déc.99), Les résultats sont impressionants.

 

Pour conclure cette introduction sur le problème du passage au SP 98 dont nous reparlerons dans nos prochains bulletins tout au long de l'année tant le sujet est complexe, on peut retenir qu'il n'y a pas matière à s'affoler, et à fortiori pour ceux d'entre nous qui ne roulent qu'occasionellement avec leur DS, dont le moteur garde "en mémoire" la présence du plomb pendant environ 20'000 km. Pour les autres, ainsi qu'à tous, je vous renvoie au dossier spécial SANS PLOMB que nous vous avons préparé (5 exemplaires) et qui reste à votre disposition chez Jean-Pierre Savoy. Lisez le et faites-le circuler parmi vous car il est très complet et intéressant. Nous y avons joint la copie de l'article de "Rétro Passion" à propos de l'essai du FUEL SAVER que nous avons trouvé intéressant. A signaler également un dossier fort bien écrit, dans le N°228 de "AUTO RETRO" (Jan.2000). Si vous ne pouvez pas vous le procurer, vous pouvez me contacter et je vous en ferai des copies.

Sinon, nous comptons sur vous si vous disposez d'informations, d'articles, votre propre témoignage, etc... sur ce vaste sujet dont nous reparlerons dans les mois à venir.

 

                                                                                                                        Vincent Grondin